Petit âne – Gravure sur zinc

Le petit âne de Hokusai

Voici une gravure réalisée en eau-forte et en aquatinte.
Il s’agit d’un petit âne inspiré d’un manuel à dessin de Hokusai.
La gravure est en deux couleurs, ce qui nécessite de créer deux plaques.
C’est l’occasion de vous expliquer un peu comment fonctionne cette technique qui demande de la patience, de la précision et de la rigueur, sans oublier une dose d’expérimentation.

Préparation de la plaque de métal

Vous avez sûrement remarqué que la gravure est en deux couleurs (le noir et le jaune). Ceci nécessite de fabriquer deux plaques. Une pour les contours en noir et l’autre pour le jaune.
Aussi, je commence par couper deux plaques aux dimensions identiques au millimètre près. Puis, je biseaute les bords pour que le métal ne coupe pas le papier lors de l’impression. Ensuite, je ponce l’ensemble avec du papier abrasif. J’utilise trois grains le 800, le 1000, le 1200 et je finis avec de la paille de fer. Il est aussi possible d’utiliser de la polish pour carrosserie pour un rendu impeccable. La plaque doit être poncée jusqu’à ce que l’on puisse s’y mirer comme devant un miroir.

Vernissage de la plaque

La plaque est enduite d’un vernis au recto comme au verso.
Il faut attendre qu’il sèche avant de tracer avec une pointe sèche son dessin.
Chaque trait sera imprimé donc il n’y a pas le droit à l’erreur.

Bain d’acide

Prochaine étape, donner un bon bain d’aide à la plaque. Eh oui c’est l’acide qui grave !
Pas besoin de se casser le bras à forcer dans le métal pour graver un dessin, par contre dans la tête ça cogitait.
Pour varier la tonalité de la couleur, il faut varier le temps de plonge dans l’acide.
Plus la plaque reste longtemps, plus on obtiendra des noirs profonds.
Et bien sûr, quelques paramètres rentrent en compte comme la température de l’acide ou encore sa jeunesse.
Tout en plongeant la plaque dans l’acide, on peut utiliser une plume d’oiseau et balayer la plaque pour éviter que les dépôts de métal rongé ne bouchent les trous et empêche une bonne morsure.

Mais… ça y est, c’est fait !
Voilà le résultat

                                              Plaque venant d’être gravée

Là, on vérifie que tous les traits du dessin sont bien noirs.
S’ils sont encore argentés, c’est qu’ils n’ont pas été mordus.
Dans ce cas, il faut peut-être passer avec une pointe sèche pour dégager un peu mieux le vernis.
Il est aussi bon de mettre la pointe sèche dans les tailles mordues pour contrôle la profondeur.
Il faut être sûr que les sillons sont assez profonds pour accueillir l’encre à l’impression.

Après ces étapes, on enlève le vernis. Ce qui donne…

Et ceci quand tout est bien essuyé…

Voilà, le prochain article sera consacré à la fabrication de la plaque de couleur qui ici est le jaune.